Sur la route de Bamako
Salut à vous
Ce matin on est parti de bonne humeur vers la frontière marocaine avec l’espoir d’arriver à Nouakchott en fin d’après midi. Marijo à eu le copain de Kiffa qui nous envoie un émissaire nous récupérer à la frontière mauritanienne pour nous en faciliter le passage. Tout baigne. Le soleil n’était pas levé lorsque l’on a pris la route petit à petit on découvre le paysage qui se vallonne un peu tout en longeant la mer. Point de voiture à l’horizon, on est seul sur la route ce qui nous rend optimiste pour le passage des douanes.
Le dernier virage avant le poste marocain nous fera réviser nos prévisions optimistes, il y a la queue et nous sommes en 118 positions autant dire que le passage rapide sera pour une autre fois. Je pars aux renseignements, je trouve un couple qui vient de passer la nuit devant la douane. Hier il n’ont passé qu’une vingtaine de voitures le matin et une dizaine dans l’après midi, de plus amples informations me donneront le fin mot de l’histoire :
Une voiture s’est fait piquée à Tanger avec de la cocaïne et elle venait de Mauritanie, du coup le préfet du coin s’est pris un savon et a décidé de passer toutes les voitures entrant et sortant du pays au scanner qui est installé depuis deux ans. Le problème c’est que le scanner met demi- heure pour se réinitialiser, donc c’est pour cela que cela prend du temps. En plus pour arranger les choses, il est tombé en panne avec une voiture coincée dedans. Les douaniers très obéissants appliquent la consigne pas plus de vingt voitures. Bilan des opérations la queue fait près de deux kilomètres et arrivés à 8h30 on a fait deux cent mètres à 16 heures.
Un vent de révolte commence à monter dans le convoi et une manifestation commence devant les barrières baissées de la douane, beaucoup de sénégalais qui descendaient à la fête de Touba sont dans une colère noire. On leur porte notre aide et on se joint à la manif. Les douaniers essaient de parlementer mais la colère gronde, ils ont un peu de mal, quelques mauritaniens se mêlent aussi à la manif. Le commissaire du coin décide d’appeler Dakhla pour trouver une solution, il y a des enfants en bas âges et on est au milieu du désert, ça craint quand même.
Au bout d’une heure il semble que la situation se décante, cent cinquante véhicules pourront passer, je commence à penser que l’on va dormir ici.
Marijo pense à la caution que l’on a versée à Ceuta, je pense que l’on va à moins d’un miracle la récupérer.
Cet épisode du voyage n’est quand même pas négatif, s’il l’on a perdu une journée cela nous a permis de discuter avec une multitude de gens de tout bords et de toutes nationalités, Mauritaniens, Sénégalais, Anglais, Allemands, Italiens, Espagnols, Français, c’est fou le monde qui voyage.
Après une bonne nuit a regarder les étoiles (en fait j’ai dû en voir une dizaine) j’ai dormi jusqu’au matin allongé dans le sable, les autres ont dormi dans les voitures et en sortent quelque peu courbatus. Normalement on devrait passer dans la matinée d’autant que le chef de la douane arrive à grand renfort de sirènes accompagné par trois ou quatre voitures. Effectivement à 9 heures pétantes la première voiture passe, nous sommes en vingtième position, ça devrait aller. Vers dix heures on franchit le poste, première galère les passeports, ensuite récupérer à la douane la caution, pour cela vérification du matos, donc déchargement du fourgon, d’un peu plus ils nous le passaient au scanner. Tout est là, on récupèrera la somme moins 20 dirhams sûrement pour les bonnes œuvres de la douane. On sort enfin du Maroc après plus de 24 heures d’attente un record.
A la frontière mauritanienne, un copain nous attend et nous facilite le passage des différents postes, une fois l’assurance prise on file vers Nouakchott, le paysage s’anime avec les dunes de l’Azefal, là une route impeccable sauf vers le Kilomètres 265 où des trous importants se sont formés, à part cela on croise un troupeau de camping-cars qui vient sûrement d’Atar, ils ont dû croiser ceux qui étaient bloqués à la frontière et qui allait faire une rando vers Atar. Encore une troupe qui ne respecte pas les consignes du Quai d’Orsay.
Plaisanterie mise à part, pour rassurer nos amis qui se font du souci, on est en liaison téléphonique quasi constante avec le patron de l’auberge le phare du désert à Kiffa qui est venu à notre rencontre, il nous à même laissé un garde du corps, nous a signalé à tous les points de contrôle jusqu’à la frontière malienne. Demain on dort dans son auberge avant de passer au Mali.
Voilà les dernières nouvelles, on a retrouvé Jean Jacques chez Menata qui nous a offert le repas, sans langouste mais avec des dorades tout ce qu’il y a de mieux. Les mécaniques ronronnent, dans deux jours on est au Mali à Nioro du Sahel et dans trois à Bamako.
Le bonjour de Moktar un pot de la douane mauritanienne
Une pensée émue pour notre Jony national qui se morfond sur un lit d'hôpital en espérant qu'il a choisi le bon toubib.