La grande chevauchée acte 2
Salut à vous
Debout à 6 heures, tout le monde est un peu raide, sauf nos accompagnateurs qui sont dans une forme olympique, les deux jours de randonnée n'ont pas eu de prise sur eux ils gambadent comme nos chevaux qui n'ont pas autre chose à faire que de se bagarrer, on démonte le camp après évidemment un bon petit déj’.
Avant vérification des pneus, ils sont aussi maréchal ferrant par la force des choses
C’est reparti pour une bonne journée de tape cul.
Le départ est cool à flanc de montagne sans trop de dénivelé. Le temps est toujours au beau malgré un petit vent frisquet qui nous a fait sortir polaires et coupe-vents. La première difficulté est la remontée au col à 3200 mètres, mon bourrin bourrine bien et j’arrive enfin à le guider j’ai même trouvé le frein à main, le rampaillou tape environ deux cent mètres et à la fin les lacets se resserrent raides et ressemblent plus à un ruisseau qu’à un chemin.
Je passe la difficulté sans problèmes, Jo lui a quelques problèmes avec son canasson qui devient un peu difficile à manier, en gros il doit sentir l’écurie et n’en fait qu’à sa tête, s’arrête pour brouter, dégage sur un sentier qui n’est pas bon, bref il est un peu dans la merde le Jo. Reginald lui a un canasson qui doit être la réincarnation d’un sénateur, il ne semble pas pressé de rentrer malgré les piques lancées par nos accompagnateurs et les coups de talon de Régi. Joëlle elle est toujours sur un nuage et vagabonde tranquillement.
Le parcours suit le flanc de la montagne avant de redescendre dur et rapide sur deux cent mètres, interdiction de tomber sinon c’est la grosse gamelle ce n’est pas le ruisseau et les quelques névés que l’on aperçoit en bas qui vont amortir la chute, pour corser le tout il y a quelques juments en goguette aux alentours et nos montures se sentent d’humeur à leur rendre visite.
Bref la descente se fait sans problème pour tous les équipages, ensuite on suit le torrent pendant une bonne heure avant d’arriver à une autre difficulté sérieuse la première partie se passe bien pour tous, dans la deuxième mon bourrin, calme et docile jusque là, a décidé de jouer aux cons, il rase les églantiers bien fournis en épine passe sous les branches basses, refuse de suivre les sentiers battus.
Après quelques exercices périlleux je préfère continuer à pied le reste de la descente, je le reprends en bas du raidillon. Après cette séance de trapèze on fait un stop à une heure d’Arslanbob pour casser la croûte.
On arrivera en temps et en heure au gîte pour prendre une bonne douche avant d’aller visiter le village.
J'aurai appris plein de chose sur les canassons lors de ces trois jours :
- Ce sont de redoutables grimpeurs doublés d'équilibristes remarquables.
- Lorsqu'il a soif il s'arrête net sans prévenir devant le moindre ruisseau au risque de vous faire passer par dessus bord.
- Lorsqu'il est au repos il n'arrête pas de bouffer ou d'emmerder ses collègues.
- Lorsqu'il marche il dégaze en permanence mettant ainsi à bas la légende qui veut que les vaches sont les seules responsables des dégâts sur la couche d'ozone, et bien non il faut aussi y ajouter les chevaux qui dans ce genre de sport ne sont pas minables.
En conclusion, c'est la troisième expérience chevaleresque de ma vie, je crois que ce sera la dernière, car si le cheval est le meilleur ami de l'homme, c'est pas mon copain même si on a passé quelques heures ensemble.
Pour la suite vous devrez attendre un peu, on file sur le camp de base du Pic Lénine et on passe ensuite au Tadjikistan.